Le yoga et les femmes : une histoire d'équilibre, de transmission et de puissance douce

Aujourd'hui, 85 % des pratiquants de yoga sont des femmes.

Et pourtant, pendant des millénaires, le yoga était une affaire d'hommes.

Alors… comment en est-on arrivé là ?

Et pourquoi le yoga résonne-t-il si fort dans le corps et le cœur des femmes aujourd'hui ?

Pratiqué à toutes les étapes de la vie féminine, il peut aussi devenir un allié précieux face à certains défis, comme l’illustre notre article Yoga et Endométriose : Naviguer à travers les Vagues de la Douleur Menstruelle ou encore Yoga et le Féminin Sacré.

C'est ce que nous allons explorer dans cet article, avec l’esprit léger et joyeux, mais sans perdre la profondeur.

1. Le yoga, une tradition millénaire… presque 100 % masculine

Dans les textes anciens, les sages, les gurus et les yogis étaient des hommes. Pas par désignation volontaire, mais tout simplement parce que la structure sociale patriarcale ne permettait pas aux femmes de participer pleinement aux sphères spirituelles.

La spiritualité, c'était leur domaine à eux. Les femmes ? Elles étaient souvent réduites à un rôle de dévotion silencieuse ou, pire, perçues comme des distractions pour les hommes en quête d'éveil. (Ambiance.)

Mais attention : les textes anciens de yoga ne rejettent pas le féminin. Bien au contraire, ils parlent d'équilibre entre les polarités. Shakti, l'énergie féminine, est même décrite comme la force créatrice fondamentale de l’univers.

Alors où étaient les femmes dans tout ça ? Peut-être qu'elles étaient bien plus présentes que ce que l’Histoire officielle veut bien nous dire.

2. Yoginis invisibles : les oubliées de l'histoire

Certaines sources mentionnent des femmes ascètes, des yoginis, des initiées à des pratiques tantriques et même des enseignantes… mais rarement nommées, rarement mises en lumière.

Dans certains textes, elles apparaissent comme compagnes des yogis pour des rituels. Dans d'autres, elles sont écartées pour éviter de "distraitre" les pratiquants masculins.

Mais une chose est sûre : leur invisibilité dans les archives ne veut pas dire absence. Il faut simplement lire entre les lignes.

3. Une révolution silencieuse : l'arrivée des femmes dans le yoga moderne

Il faut attendre le XXe siècle pour voir apparaître les premières grandes figures féminines dans le monde du yoga moderne.

En 1947, Indra Devi, formée par Krishnamacharya, ouvre le premier studio de yoga à Hollywood. Elle enseigne aux stars, aux femmes ordinaires, et popularise une approche douce, accessible et... enfin féminine du yoga.

Dès lors, le mouvement s’accélère. Le yoga entre dans les foyers, les émissions de TV, les cours du soir. Et devinez qui répond présente ? Les femmes !

4. Pourquoi le yoga parle-t-il autant aux femmes aujourd’hui ?

Parce que le yoga propose tout ce que nos vies modernes compressent :

• De la lenteur dans un monde qui court.
• Du silence dans un monde qui crie.
• Du souffle, quand tout va trop vite.

Le yoga invite à se reconnecter à son corps, à ses ressentis, à ses cycles. Il donne de la place aux émotions, à l’intuitif, au subtil. En gros, à tout ce que nos cultures modernes ont longtemps jugé comme "moins rationnel", donc "moins valable".

Et c’est peut-être justement cette remise à l’honneur du féminin qui s’exprime à travers le tapis.

5. Le féminin sacré : Shakti, Kundalini & compagnie

Dans la philosophie yogique, le féminin n’est ni un genre, ni une fragilité. C’est une force. Shakti, l’énergie féminine, est celle qui met l’univers en mouvement. Elle est créatrice, intuitive, fluide, puissante.

Le yoga Kundalini, en particulier, honore cette énergie. On y parle de la Kundalini comme d’une déesse serpent lovée à la base de la colonne, qui ne demande qu’à être réveillée pour libérer notre plein potentiel.

Pas très Netflix, mais carrément plus transformateur.

6. Un yoga pensé pour les femmes ? Ou adapté à elles ?

Longtemps, les séries d’asanas ont été construites pour des corps masculins : lignes droites, force, rétention, endurance.

Mais aujourd’hui, des approches plus féminines fleurissent. Pas dans l’idée de faire un yoga "pour femmes", mais pour respecter le corps, les cycles, les énergies changeantes.

Le yoga des hormones, le yoga du cycle, le yoga pré-natal ou encore le yoga lunaire invitent à une pratique plus intuitive, plus douce, mais pas moins puissante.

Parce qu’être forte, ce n’est pas toujours tenir une posture pendant 5 minutes. Parfois, c’est simplement savoir quand lacher, respirer, dire non.

7. Yoga et féminisme : même combat ?

Le yoga peut être un espace de libération. Mais ce n’est pas automatique. Il peut aussi perpétuer des normes : corps parfaits, souplesse extrême, injonctions au bien-être.

C’est pourquoi il est essentiel de ramener du sens, du respect, de l’écoute. Le yoga, dans son essence, n’est ni masculin ni féminin. Il est union. Il est accueil de ce qui est, sans jugement.

Dans cette logique, le yoga devient féministe non parce qu’il exclut les hommes, mais parce qu’il rend à chacune (et chacun) le droit de vivre son corps, son intériorité, sa vérité.

8. En conclusion : la puissance douce des femmes sur le tapis

Le yoga a changé, comme les femmes ont changé. De simples "pratiquantes", elles sont devenues maîtresses, guides, transmettrices. Leur présence n’est plus une exception, mais une force motrice.

Et si le monde du yoga est aujourd’hui à 85 % féminin, ce n’est pas un hasard. C’est peut-être le signe que l’énergie de Shakti se réveille, doucement mais sûrement.

Alors, que vous soyez femme, homme, ni l’un ni l’autre ou les deux :

Posez-vous sur le tapis. Fermez les yeux. Inspirez le féminin. Et laissez-le vous enseigner ce qu’est la véritable puissance.