Bonjour les Yoginis !
Aujourd’hui, je m’attaque à un sujet de taille : les microfibres de plastique qu’on retrouve dans l’eau de nos rivières et de nos océans.
Un sujet attristant et complexe qu’il me tardait d’aborder.
Les vêtements Géopélie sont en partie composés de polyester recyclé et le plus gros reproche qu'on peut faire à ce matériau, c'est qu'il relargue des microfibres de plastique au lavage, qu'on retrouve au fond des océans.
Je vous donne tout de suite la fin mot de l'histoire même si la lecture de la démonstration en vaut la peine : toutes, mais vraiment toutes les fibres textiles relâchent des microfibres dans les océans et 80% d'entres-elles ne sont pas d'origine plastique mais cellulosique (coton, lin, viscose,...).
Tant qu'il n'y aura pas de loi limitant drastiquement l'utilisation des plastiques, nous sommes convaincus que recycler des bouteilles plastiques et déchets textiles restera ce qu'il y a de plus éco-responsable pour la planète.
Quand j’ai créé Géopélie, j’avais l’idée de produits les plus aboutis d’un point de vue environnemental. Et d’une certaine manière c’est ce que j’ai fait.
Le Made in France combiné à l'utilisation de fibres recyclées à partir de déchets textiles et plastiques à hauteur minimum de 70% de la composition, c’est déjà un super objectif.
Mais voilà, l’éco-conception est une affaire de compromis.
Car quels que soient les matériaux sélectionnés, produire c’est polluer.
Une grande partie des vêtements Géopélie sont composés de polyester recyclé.
C’est un choix tout à fait conscient car pour les vêtements de sport, je trouve les matières synthétiques plus agréables (elles se déforment moins, elles sèchent plus vite, elles sont plus galbantes).
Et puis c'est une manière de réutiliser nos déchets en économie circulaire.
Plein d’avantages en soi dans le polyester recyclé mais aussi un gros défaut : quand il passe à la machine à laver, il relargue des microfibres de plastique.
Aïe, aïe, aïe …
Je ne sais pas vous mais quand une question me turlupine, j’ai besoin de creuser le sujet à fond. La vérité, c’est rarement tout noir ou tout blanc.
Je vous livre donc ici le fruit de mes recherches.
D’abord qu’est-ce que c’est une microfibre ?
C’est un tout tout petit bout de tissu qui se détache du vêtement lors de son passage en machine à laver et que celle-ci ne peut filtrer. Arrivée en station d’épuration, une partie des microfibres est retenue mais le reste finit quand même à l’eau.
A ne pas confondre avec les micro plastiques qui sont des fragments de macrodéchets échoués dans la mer.
Bien souvent, le projecteur est mis sur les microfibres synthétiques.
La mauvaise nouvelle, c’est que toutes, absolument TOUTES les fibres textiles sont concernées par ce problème, en témoigne l’étude conduite en 2018 par Anna Sanchez-Vidal dans les mers du sud de l’Europe.
80% des microfibres retrouvées au fond des océans sont d’origine cellulosique (coton, lin).
13% sont des microfibres de polyester.
Et 1% sont du polyamide.
Une étude similaire conduite au Royaume-Uni mais en eau douce cette fois (rivière Trent), aboutit aux mêmes résultats.
Dans le cadre de l’étude Ocean Wise « Me, My Clothes and the Ocean », 38 différents types de tissus ont été passées au peigne fin (ou plutôt à la machine à laver) pour tester leurs propriétés d’usure.
Selon leur épaisseur, le type de tissage, le traitement mécanique ou chimique qu’elles ont subis, les fibres textiles ne s’usent pas de la même manière et relarguent plus ou moins de microparticules.
En règle générale, les tissus plus épais perdent plus de microfibres et la perte s’effectue principalement lors des trois premiers lavages (sans disparaitre après, elle est simplement moins importante).
Le résultat qui bien entendu m’a frappée a été de voir que les fibres naturelles relâchent autant de microfibres que le polyester (164mg/kg contre 161mg/kg).
Bon ben super, et maintenant qu’est-ce qu’on fait ?
On devient nudiste à plein temps ?
On ne lave plus jamais ses vêtements ?
Ce que j’ai beaucoup aimé dans l’étude Ocean Wise, c’est qu’il y avait une page entière consacrée à la proposition de solutions.
Je vous les partage ici, car je me doute bien que vous aimeriez, vous aussi, faire de votre mieux en matière d’environnement.
- Votre vêtement nécessite-il vraiment d’être lavé là maintenant tout de suite ? Il se pourrait qu’il puisse être porté un jour de plus.
- Investissez dans des vêtements de bonne qualité et qui vont durer longtemps
- Utilisez si possible une machine à laver à chargement frontal et lavez votre linge à 30°C autant que possible selon le degré de salissure
- Installez un filtre sur votre sortie d’eau pour réduire au maximum le passage de microfibres. Bonne récolte !
Vous allez me dire, et le sac de lavage guppy friend dans tout ça ?
Je ne sais pas trop quoi vous dire, je ne suis pas convaincue mais il n’existe pas (encore) d’étude pour étayer mon argumentation.
Je n’ai pas l’impression que ce soit vraiment « un ami des poissons ».
Le guppy friend est fabriqué en polyamide, fibre synthétique issue de la pétrochimie.
On l’a vu plus haut, on ne retrouve « que » 1% de polyamide dans les fonds océaniques et oui, lorsqu’il est utilisé, il retient bel et bien des microparticules.
Ce qui me dérange :
Faut-il vraiment produire du nouveau plastique pour retenir l’ancien ?
Faut-il vraiment acheter des guppy friends de toutes les tailles pour tout notre linge alors qu’un filtre sur la sortir d’eau aurait le même effet ?
Et les 1%, est-ce parce que le polyamide « pèle » moins au lavage ou tout simplement parce que peu de vêtements sont fabriqués dans ce matériaux comparé au coton, lin, polyester et autres ?
Ravie d’avoir votre avis sur le sujet, n’hésitez pas à abreuver la section commentaires ;-)
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Crédits photos :
- Annie Spratt
- Ben o Bro
- Dan Gold
- Nareeta Martin
- Sebastian Herrmann
- Dainis Graveris
Sources :
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